La situation préoccupante qui entoure la société de sécurité Ikam Security dans les Pyrénées-Orientales soulève des questions majeures quant à l’éthique et à la légalité de certaines pratiques dans le domaine de la sécurité privée. Alors que les sociétés de sécurité sont censées garantir la tranquillité et la sécurité des biens et des personnes, certaines dérives montrent que ce pouvoir peut être détourné à des fins personnelles. Qu’en est-il des graves accusations portées contre Ikam Security, qui interdit l’accès dans trois discothèques à certains de ses employés en conflit avec elle ? Cette affaire ne constitue-t-elle pas un exemple flagrant de conflit d’intérêt et d’abus de pouvoir ? Ne serait-il pas temps pour la justice et le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) de se saisir de cette situation et de sanctionner les éventuels manquements ?
Un conflit d’intérêt manifeste

Ikam Security, en charge de la sécurité de trois discothèques dans les Pyrénées-Orientales, est aujourd’hui au centre d’une polémique. Elle s’est doté du pouvoir d’imposer une interdiction de s’amuser en tant que clients dans trois discothèques dont elle assure les services de sécurité à certains employés, actuellement en litige avec l’entreprise. Cette interdiction, motivée par des raisons personnelles, éloignées de tout impératif professionnel, soulève la question d’un conflit d’intérêt préoccupant. Comment une entreprise de sécurité privée peut-elle se permettre d’utiliser sa position dominante pour régler des différends internes, au mépris des lois et des principes d’éthique ?
Une atteinte grave à la liberté individuelle
Refuser l’accès à un établissement public pour des raisons qui ne sont pas justifiées par des impératifs de sécurité constitue une atteinte grave à la liberté individuelle, un droit fondamental protégé par l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Cette disposition précise que « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. ». Les employés concernés par cette interdiction sont donc victimes d’une sanction arbitraire, dénuée de tout fondement légal, qui repose uniquement sur la volonté d’un employeur de les punir, de les intimider ou de les faire plier dans le conflit professionnel qui les oppose, de démontrer sont non respect de la loi et de jouir de sa TOUTE PUISSANCE.
L’article 225-1 du Code pénal qualifie de discrimination toute différence de traitement fondée sur des critères injustifiés. Il stipule que : Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d’autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur qualité de lanceur d’alerte, de facilitateur ou de personne en lien avec un lanceur d’alerte au sens, respectivement, du I de l’article 6 et des 1° et 2° de l’article 6-1 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, de leur capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée.
Refuser l’accès aux discothèques à ces employés relève d’une telle discrimination, fondée non pas sur des motifs légitimes liés à la sécurité, mais sur des différends personnels. En usant de telles méthodes, Ikam Security dépasse les limites de son mandat, se livre à des pratiques coercitives pour gérer des litiges internes, au mépris des droits fondamentaux. Mais, cela soulève des questions importantes sur les capacités de certains videurs en discothèque à réfléchir d’eux-mêmes, à penser par eux-mêmes et à se poser des questions sur les ordres qui leurs sont donnés.
Dans les années 1960, le psychologue Stanley Milgram, à mené une des études les plus célèbres en psychologie sociale qui a montré la dangerosité de la soumission à l’autorité.
Dans son expérience, les participants (les « enseignants ») étaient recrutés sous prétexte de participer à une étude sur l’effet de la punition sur l’apprentissage. À chaque participant était assigné le rôle d' »enseignant », tandis qu’un complice de Milgram jouait le rôle de l' »élève ». Les enseignants étaient instruits de donner des leçons à l’élève et de lui administrer des chocs électriques croissants chaque fois que l’élève répondait incorrectement à une question. Ces chocs électriques allaient de légers à extrêmement puissants.
Les « enseignants » étaient placés devant une fausse machine à chocs électriques avec des interrupteurs marqués de 15 volts (léger choc) à 450 volts (choc mortel). À chaque erreur de l’élève, l’intensité du choc devait être augmentée. L’élève, qui était en réalité un acteur et n’était pas réellement électrocuté, simulait des réactions de douleur de plus en plus intenses à mesure que les « chocs » augmentaient.
Les résultats furent surprenants et inquiétants : une grande majorité des participants (65 %) continuait à administrer les chocs jusqu’au niveau maximum de 450 volts, même en entendant les supplications simulées de l’élève, simplement parce qu’un expérimentateur en blouse blanche leur indiquait de continuer. Les participants hésitaient et montraient des signes de stress, mais beaucoup continuaient malgré leur inconfort.
L’expérience de Milgram a démontré que des individus ordinaires pouvaient commettre des actes extrêmes sous l’influence de l’autorité, même si ces actes étaient en désaccord avec leurs valeurs personnelles. L’étude a souligné l’importance de l’autorité dans la structuration du comportement humain et a soulevé des questions importantes sur la responsabilité et la morale dans des situations où l’on est sous l’influence d’une autorité.
En abordant cette expérience dans cet article, nous invitons les videurs qui obéissent aveuglement aux ordres à prendre consciemment leur responsabilité quant à l’exécution des ordres, nous les invitons à apprendre à analyser un ordre, de vérifier qu’en obéissant somnambuliquement aux ordres, ils peuvent enfreindre la loi. Chers videurs, apprenez à penser, lisez, cultivez-vous. Vous pouvez facilement tomber sous le coup de la loi et vous serez seuls responsables face à la justice. Posez-vous ces questions :
- Jusqu’à quel point un agent de sécurité doit-il obéir aux ordres de son supérieur, et dans quelle mesure peut-il refuser de suivre un ordre s’il le juge inapproprié ou excessif?
- Comment un agent de sécurité peut-il équilibrer les exigences de son rôle professionnel, qui requiert parfois une obéissance stricte, avec les principes éthiques qui interdisent des actes discriminatoires ou vindicatifs?
- Dans quelle mesure la responsabilité d’un agent de sécurité est-elle engagée lorsqu’il suit des ordres qui pourraient être illégaux ?
- Comment un agent de sécurité peut-il gérer le conflit interne entre l’obéissance aux directives de son supérieur et son propre jugement moral?
- Quelles stratégies un agent de sécurité peut-il adopter pour résister à la pression de suivre des ordres potentiellement abusifs ou discriminatoires?
Sachez qu’en obéissant aveuglement aux ordres qui vous sont donnés par un responsable qui lui-même n’a pas le courage de vous fournir une lettre qui prouve que les interdictions viennent de lui, vous expose à des poursuites pour violation des droits et libertés d’autrui. Il pourra dire à tout moment qu’il n’a jamais donné ces ordres.
Intervention requise du CNAPS contre les abus d’Ikam Security
Dans ce contexte alarmant où la société Ikam Security a décidé d’outrepasser ses fonctions réglementaires et éthiques, il apparaît impératif que le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) intervienne pour mener une enquête approfondie. Les faits exposés, caractérisés par un usage potentiellement abusif de l’autorité pour des fins personnelles et discriminatoires, soulèvent de sérieuses préoccupations quant au respect des lois et des principes fondamentaux de notre société.
Nous sollicitons donc formellement le CNAPS à prendre en compte la gravité de cette situation et à engager les procédures nécessaires pour investiguer les pratiques d’Ikam Security dans les discothèques des Pyrénées-Orientales. Il est essentiel que cet organisme exerce son pouvoir de régulation et d’inspection pour assurer que les activités de sécurité privée se déroulent dans le strict respect des droits individuels et des normes professionnelles.
Si ces accusations se vérifient, il serait également approprié que le CNAPS prenne des mesures correctives à l’encontre d’Ikam Security, qui iront jusqu’à la sanction si nécessaire, pour prévenir toute récidive de tels comportements. Il est important que cette affaire soit traitée avec la plus grande rigueur pour restaurer la confiance du public en l’intégrité des services de sécurité privée et pour garantir que de telles dérives ne se reproduisent pas.
Nous appelons également à la sensibilisation et à la formation renforcée des agents de sécurité sur leurs droits et devoirs, notamment en matière de respect des libertés individuelles et de l’obéissance aux ordres légitimes, afin d’éviter que des situations similaires ne se produisent à l’avenir.
Demande d’intervention judiciaire contre Ikam Security

Face à l’ampleur des accusations qui pèsent sur Ikam Security, il devient indispensable que la justice prenne le relais pour assurer une évaluation impartiale et rigoureuse de la légalité des pratiques rapportées. Les preuves de comportements abusifs et discriminatoires, s’ils sont vérifiés, doivent être confrontés aux normes légales en vigueur pour garantir la justice et le respect des droits fondamentaux.
L’article 131-39 du Code pénal stipule clairement les sanctions applicables aux personnes morales coupables d’abus de pouvoir, y compris des mesures aussi graves que la dissolution de l’entreprise ou l’interdiction d’exercer certaines activités professionnelles. Ces dispositions légales sont des outils essentiels pour réguler les entreprises et assurer qu’elles opèrent dans les cadres éthiques et légaux stricts.
Nous invitons donc les autorités judiciaires compétentes à ouvrir une enquête formelle contre Ikam Security. Il est indispensable que cette enquête soit menée avec la diligence nécessaire pour déterminer l’ampleur des infractions et appliquer les sanctions correspondantes. Une telle action est fondamentale non seulement pour punir les comportements inappropriés, mais également pour envoyer un message clair à toutes les sociétés de sécurité privée sur l’importance du respect des lois et des droits individuels.
En parallèle, une révision des politiques et des pratiques internes d’Ikam Security pourrait être ordonnée pour prévenir la récidive de tels agissements. La justice a, dans ce cadre, un rôle déterminant à jouer pour rétablir l’équilibre et la confiance du public envers les services de sécurité privée, en veillant à ce que toutes les entreprises du secteur adhèrent à des principes de transparence et d’intégrité.